À propos
LE PROJET
Au départ, nous ne savions pas exactement quelle était la forme que cette narration allait prendre. Ce que nous avions sous les yeux était une succession d’images – photos et vidéos – et de textes – notes de terrain – issus des explorations ethnographiques des traces de l’habiter « sans-abri » dans les espaces publics bruxellois.
En mettant ces matières les unes à côté des autres, des géographies ont pris forme, faites d’espaces, personnes, objets, histoires qui ne se montrent pas forcément, et dont la présence est à peine perçue – parce qu’on n’a pas l’habitude de les regarder.
Ces géographies, composites et fragmentées, ne sauraient pas se recomposer dans une image claire et cohérente qui raconte avec certitude les espaces habités par les personnes sans-abri. Elles permettent, plutôt, de tracer des connexions, des relations entre des lieux où les proximités et les distances ne sont pas forcément localisables sur une carte, mais peuvent se lire en tant que relations topologiques.
Penser les géographies des espaces habités par les personnes sans-abri comme des topologies signifie mettre l’accent non pas sur la forme, la dimension ou l’écart physique entre les choses, mais sur ce qui tient ces choses ensemble, sur la manière dont elles entrent en relation les unes avec les autres.
Nous avons choisi de raconter ces topologies et la ville qui en résulte – une ville partielle, incomplète et toujours en devenir. Pour ce faire, notre langage est hybride, fait de textes, photos, vidéos, dessins, sons, définitions, règlements, récits personnels et collectifs, anecdotes.
L’approche que nous avons pratiquée se situe entre la recherche et la création. Notre propos était en effet de construire une représentation composite, une narration rhizomique à travers laquelle des formes variées d’écriture peuvent se composer sans figer les images, les souvenirs, les désirs, mais en laissant ouvertes les possibilités de relation entre les espaces, les temporalités, les corporalités, les matérialités, les pratiques, les personnes.
Ce qui en résulte est un espace habitable dans l’éphémère, une narration de la ville qui se situe entre le réel et l’imaginaire, une œuvre qui révèle des territoires du possible, une ville qui existe, mais qu’on n’a pas l’habitude de voir, de regarder, d’habiter.
CREDITS
Textes et photos (sauf mention différente) : Elisabetta Rosa
Idéation et réalisation projet graphique ; support à l’écriture ; dessins, photos et vidéos (sauf mention différente) : Nuno Pinto da Cruz
Photos et vidéos en pleine page : Séverin Malaud
(à l’exception des images suivantes : Le pavillon des passions humaines ; La porte d’Anderlecht ; Palais de justice ; Un bâtiment du boulevard Anspach : Elisabetta Rosa. Image Rempart des Moines, source : Google Earth ; image Friche Rempart des Moines, source : Google Street View)
Programmation : Johan Giraud
Voix off : Vanessa Compagnucci
Les crédits du chapitre « Hôtel / transit » sont repris sur la page dédié.
MENTION
Ce site a été réalisé dans le cadre de la recherche « BRUMARG-Bruxelles à travers ses marges », financé par la Région de Bruxelles-Capitale, Innoviris, programme Attract/Brains for Brussels (2017-2022).
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DROITS
Copyright : Université catholique de Louvain
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Sauf mention contraire, le contenu de ce site est disponible sous licence CC-BY-NC-ND 4.0 (Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 4.0 International).
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Cette licence s’applique notamment aux images © Elisabetta Rosa, © Nuno Pinto da Cruz, © Massimo Lapolla.
Dans les autres cas, les images appartiennent aux auteurs tels qu’ils sont mentionnés dans la fenêtre correspondante ; pour toute réutilisation, une autorisation auprès des auteurs est alors requise.
Pour le respect de la vie privée des personnes rencontrées, nous avons utilisé des prénoms d’emprunt.
AUTEUR·E·S / BIO
Ce projet est né d’une rencontre.
Elisabetta Rosa, architecte et urbaniste, a rejoint l’Université catholique de Louvain (LAB-LOCI-CREAT) en 2017, où elle a coordonné le programme de recherche « BRUMARG-Bruxelles à travers ses marges », financé par Innoviris, Région de Bruxelles-Capitale (Attract/Brains for Brussels, 2017-2022).
Pendant cinq ans, elle a parcouru les rues de Bruxelles, observé la vie « sans-abri » qui y prend place, rencontré les personnes qui l’habitent. La matière recueillie au cours de ces enquêtes a été l’indice sur lequel s’est construit le projet de recherche-création qui a donné lieu à ce web-documentaire. La collaboration avec Nuno a rendu ce projet possible.
Au croisement de l’architecture, de l’urbanisme, de la géographie sociale et de l’ethnographie, ses recherches portent sur les marges urbaines et leur relation avec les projets de transformations de la ville. Avant d’arriver à Bruxelles, ses explorations des marges l’ont amené à travailler en Italie (Polytechnique de Turin, sa ville d’origine) et en France (Université de Tours et Aix-Marseille Université). Dans ses enquêtes de terrain, elle associe une pratique ethnographique avec l’expérimentation d’approches audio-visuelles.
À l’issue de la recherche BRUMARG elle a notamment publié, en 2022, le volume monographique Habiter Bruxelles « sans-abri », cinquième numéro de la collection « Habiter. Cahiers transdisciplinaires », aux éditions Imbernon, Marseille.
Nuno Pinto da Cruz a une triple formation en art, design de communication et urbanisme.
Il travaille depuis 2021 avec la coopérative ERU, active en matière d’urbanisme et de développement durable, en tant que chef de projet pour dans des missions stratégiques, opérationnelles ou réglementaires. Actuellement, il s’intéresse à trois phénomènes urbains : la fabrique de la morphologie urbaine, la notion d’esprit des lieux et la gouvernance de la ville.
Auparavant, il a travaillé pendant de nombreuses années en tant que designer visuel et consultant pour divers clients et projets dans les domaines socio-politiques, culturels et architecturaux. Il a également travaillé comme guide-conférencier pour Arkadia et Arau dans les domaines de l’art contemporain, de l’architecture et de l’urbanisme. Il a initié le cycle de rencontres Brussels Talks à La Bellone, invitant des chercheurs, des politiciens et des artistes à partager leurs points de vue sur Bruxelles avec un large public (Mathieu Berger, Pool is Cool, Pascal Smet, Kristaan Borret…).
Sa carrière professionnelle a été ponctuée par une pratique artistique picturale (à travers des expositions individuelles et collectives) et textuelle et éditoriale (revue Projections).